Inflammation, fatigue, immunité : que se passe-t-il vraiment dans notre corps à l’arrivée du froid ?
Mi-novembre, notre organisme commence à basculer vers le mode « hiver » : moins de lumière, des températures plus basses, davantage de temps passé à l’intérieur. Ces changements environnementaux ne sont pas que des impressions. la recherche montre que notre système immunitaire et certains marqueurs d’inflammation varient réellement selon les saisons. Ci-dessous, un résumé clair, sourcé, et des conseils naturopathiques concrets et praticables pour préparer notre terrain immunitaire.
Les faits scientifiques essentiels (en bref)
- Des chercheurs ont montré que des milliers de gènes exprimés dans les globules blancs et le tissu adipeux présentent des profils saisonniers. Certains s’expriment davantage en été, d’autres en hiver et beaucoup concernent l’immunité et l’inflammation.
- À l’échelle de larges cohortes, des paramètres biologiques d’inflammation (notamment la protéine C-réactive (CRP) et les taux de leucocytes/neutrophiles (cellules immunitaires) présentent des variations saisonnières significatives : on observe des profils différents en hiver versus été, indépendamment de nombreux facteurs de mode de vie. Ces variations sont corrélées à la longueur du jour et à d’autres facteurs environnementaux.
- Des études épidémiologiques plus anciennes et complémentaires confirment que la CRP et d’autres marqueurs inflammatoires augmentent parfois en saison froide, signe d’un état inflammatoire relativement plus présent en hiver dans certaines populations.
Ce que cela veut dire : notre terrain immunitaire se modifie naturellement avec les saisons. L’hiver peut donc coïncider avec une tendance à une activation inflammatoire plus marquée chez certaines personnes, ce qui explique en partie pourquoi infections respiratoires et sensations de fragilité se multiplient à cette période.
Quelles solutions naturos proposer?
Si le profil immunitaire change selon la saison, prévenir et optimiser le terrain dès l’automne est pertinent. Outre les conseils traditionnels comme la nutrition, la gestion du stress et l’activité physique, voici des axes d’intervention simples et adaptés qui peuvent apporter un soutien temporaire pour notre terrain:
Lumière et rythme circadien
- Favoriser une exposition quotidienne à la lumière naturelle (15 à 30 min quand possible) : la longueur du jour influence l’immunité
- Respecter les horaires de sommeil : un sommeil régulier et de qualité soutient la régulation inflammatoire.
Qualité de l’air intérieur et hydratation des muqueuses
- Aérer vos pièces 15 minutes matin et soir même en hiver pour maintenir une humidité autour de 40 à 50 %.
- Éviter l’air trop sec et la surchauffe qui dessèchent les muqueuses et pourraient laisser les bactéries et virus proliférer dans les voies respiratoires.
La complémentation en micronutrition
- Le manque de soleil réduit considérablement notre apport en vitamine D car elle est synthétisée dans la peau à partir du cholestérol sous l’action des rayons UVB du soleil. Cette vitamine est essentielle au fonctionnement du système immunitaire car elle active les lymphocytes T, ces cellules qui reconnaissent et détruisent les agents pathogènes. Elle régule aussi la réponse inflammatoire évitant qu’elle ne devienne excessive.
- Le magnésium est un cofacteur indispensable à plus de 300 réactions enzymatiques. Un manque de magnésium peut se traduire par une fatigue persistante, un stress accru, une baisse de résistance aux infections, des troubles du sommeil etc…
Plantes et remèdes adaptatifs
- Sous forme de cures, l’utilisation de plantes immuno-modulatrices ou adaptogènes peuvent apporter un effet boost sur le système immunitaire comme l’astragale, le ginseng ou encore certains champignons médicinaux. Certaines huiles essentielles sont connues pour être de puissants antiseptiques, antiviraux et stimulants peuvent aussi être des outils intéressants.
- Attention à l’automédication systématique et adapter selon l’âge et les contre-indications. Un accompagnement professionnel est conseillé pour éviter toutes contre-indications ou interactions médicamenteuses.
La science confirme que notre immunité et nos marqueurs inflammatoires varient avec les saisons. En naturopathie, cela justifie une préparation du terrain dès l’automne : lumière, air, nutrition, plantes adaptées et hygiène de vie sont des leviers concrets. L’objectif n’est pas d’éliminer totalement le risque infectieux (impossible), mais de réduire la vulnérabilité et d’optimiser la capacité de l’organisme à réagir de façon équilibrée.
Sources:
- Dopico X.C. et coll., Widespread seasonal gene expression reveals annual differences in human immunity and physiology, Nature Communications, 2015.
- Wyse C. et coll., Seasonal and daytime variation in multiple immune parameters in humans — evidence from 329,261 participants of the UK Biobank cohort, (UK Biobank / medRxiv / pubmed), analyses montrant variations saisonnières de CRP et des leucocytes.
- Liu B. et coll., Seasonal Variations of Complete Blood Count and CRP, étude confirmant des variations saisonnières des biomarqueurs inflammatoires.
