Le collagène marin
Réalité scientifique et idées reçues
Qu’est-ce que le collagène ?
Le collagène est une protéine fibreuse indispensable à la cohésion de nos tissus : peau, tendons, cartilage, os, parois vasculaires… Il représente près d’un tiers des protéines totales du corps humain. Avec l’âge, sa synthèse naturelle diminue, d’où la recherche de solutions pour préserver la fermeté cutanée et la santé articulaire.
Que devient le collagène ingéré ?
Le collagène marin provient principalement de la peau ou des arêtes de poissons, puis est hydrolysé en peptides de collagène pour être absorbé.
Cependant, lors de la digestion, les enzymes dégradent ces peptides en acides aminés (glycine, proline, hydroxyproline, etc.). Ces acides aminés circulent dans le sang et rejoignent l’ensemble de l’organisme, où ils servent de briques de base à toutes les protéines, pas seulement au collagène cutané ou articulaire.
En d’autres termes, avaler du collagène marin n’équivaut pas à « recoller » directement la peau ou les os.
Analogie simple : manger du foie ne reconstruit pas votre foie, pas plus que manger du cœur d’animal ne régénère votre cœur. Le principe est identique.
Ce que disent les études
- Absorption : certaines études montrent que de petits peptides (notamment l’hydroxyproline) peuvent traverser la barrière intestinale sous forme partiellement intacte. Ils pourraient stimuler, de manière indirecte, les fibroblastes (cellules productrices de collagène).
- Résultats cliniques : des essais cliniques rapportent une amélioration modeste de l’élasticité de la peau ou de la douleur articulaire après plusieurs semaines de supplémentation, mais les échantillons sont souvent restreints et les dosages variables.
- Limites : ces effets sont loin d’être spectaculaires et ne remplacent pas une alimentation protéinée équilibrée.
Alimentation : un levier plus global
Pour la synthèse endogène du collagène, l’organisme a surtout besoin :
- De protéines complètes (viande, poisson, œufs, légumineuses associées à des céréales) pour fournir l’éventail complet d’acides aminés.
- De vitamine C, cofacteur essentiel à l’assemblage des fibres de collagène.
- De zinc, cuivre, manganèse, impliqués dans les réactions enzymatiques.
Une alimentation variée et riche en nutriments reste donc le moyen le plus sûr et économique de soutenir la production naturelle de collagène.
Mon avis de naturopathe
La supplémentation en collagène marin peut être envisagée ponctuellement (ex. après une chirurgie, pour une personne âgée qui peine à couvrir ses besoins protéiques), mais elle n’est pas indispensable si l’alimentation apporte suffisamment de protéines et de micronutriments.
Autrement dit, investir dans de bonnes sources de protéines complètes et colorer son assiette de fruits et légumes frais riches en vitamine C reste une stratégie plus globale et cohérente.